Le sécateur constitue un instrument essentiel pour les jardiniers, mais qui est à l’origine de cette invention ?
Les débuts controversés du sécateur
Attribué entre la période de la Révolution Française et 1815 à la créativité du Marquis Bertrand de Moleville, le sécateur fut initialement accueilli avec scepticisme par les professionnels et passionnés de jardinage. Les tout premiers modèles laissaient souvent des blessures sur les plantes à cause d’une coupe imparfaite. Les témoignages de l’époque illustrent ces débuts difficiles. La première image du texte montre les prototypes initiaux du sécateur.
En plein 19ème siècle, la plupart des viticulteurs étaient réticents à utiliser cet outil. En 1887, Louis Henry, dans ses « Éléments d’Arboriculture Fruitière », exprimait encore des réserves notables, indiquant que même bien conçu, le sécateur avait tendance à comprimer et écraser légèrement un côté de la coupe. Il recommandait d’ailleurs de positionner la lame courbée dessus pour minimiser les dégâts. Certains arboriculteurs refusaient complètement cet outil, le jugeant trop exclusif.
Évolution et adoption progressive
Avec le temps, les fabricants de couteaux ont perfectionné le sécateur, le rendant petit à petit incontournable pour les vignerons, arboriculteurs et jardiniers. Afin de convaincre les plus conservateurs, certains modèles étaient équipés de serpettes ou de hachettes intégrées. La transition vers ces nouveaux outils « transitoires » s’est faite en douceur, de la fin du 19ème jusqu’au milieu du 20ème siècle dans certaines régions.
Paul Coste-Floret, dans son ouvrage « Les Travaux du Vignoble » de 1898, attestait de l’usage généralisé du sécateur dans les pays méridionaux, le décrivant comme plus pratique et moins dangereux que la traditionnelle serpe, désormais obsolète.
Les sécateurs au 20ème siècle
Encore considéré comme une innovation récente à cette époque, les fabricants rivalisaient d’ingéniosité pour proposer divers modèles. Des matériaux comme l’acier forgé et trempé garantissaient solidité et coupes nettes. Les poignées pouvaient être ornées d’os, de corne ou de bois précieux pour plus de confort ou de prestige.
Aujourd’hui, le sécateur a beaucoup évolué grâce à l’apport de matériaux modernes comme le carbone, le rendant plus efficace et facile à utiliser, capable de couper des branches jusqu’à 3 cm de diamètre. Il est essentiel de choisir son sécateur en fonction de l’usage prévu. Le modèle le plus couramment utilisé, le sécateur à lames croisantes ou à coupe franche, est polyvalent pour le bois vert ou sec, la lame tranchante devant être placée sur la partie restante du rameau.
Les types de sécateurs modernes
Le sécateur à enclume, bien qu’il écrase légèrement les tissus, est idéal pour tailler du bois dur ou sec, comme les rosiers. Il est recommandé d’avoir les deux types d’outils.
Les modèles ergonomiques, avec des poignées angulaires dont une peut être tournante, améliorent la prise en main et l’efficacité de la coupe. Les sécateurs à crémaillère, nécessitant plusieurs mouvements avant la coupe, demandent moins de force. Enfin, les sécateurs à assistance pneumatique ou électrique sont parfaits pour les professionnels réalisant des tailles intensives.
Conseils pratiques pour l’utilisation du sécateur
Avant d’acheter un sécateur, il est crucial de comparer et manipuler plusieurs modèles pour trouver celui qui convient le mieux à votre main. Veillez à ce que l’angle d’ouverture, souvent ajustable, soit en adéquation avec la taille de votre main.
Pour un entretien optimal, il est important de nettoyer et d’affûter régulièrement les lames. Un bon sécateur est indispensable pour tout jardinier, sans oublier que, dans de nombreux jardins, « l’important, c’est la rose ».