Si vous envisagez d’adopter la permaculture, que ce soit pour un jardin de petite taille ou un terrain plus vaste, qu’il soit déjà en place ou en cours de création, il est important de comprendre ses principes fondamentaux. Cet article détaille comment fonctionne la permaculture et vous guide pour concevoir un jardin écologique et productif.
Les principes fondamentaux de la permaculture
Définition de la permaculture :
La permaculture est une méthode de culture qui repose sur des principes écologiques et des connaissances traditionnelles pour recréer un écosystème naturel durable. Elle vise à imiter la nature en maintenant un équilibre, une résilience et une biodiversité. L’objectif est de créer un système soutenable qui perdure dans le temps.
Concrètement, la permaculture s’inspire des processus naturels : les plantes nourrissent et protègent le sol, les grands végétaux abritent les plus fragiles du vent et du soleil, et les plantes sélectionnées sont adaptées au sol et au climat. Le jardinier joue un rôle de guide, en assurant l’harmonie générale tout en laissant chaque élément faire son travail.
Un jardin en permaculture est donc presque autonome. Il s’appuie sur les interactions naturelles et le recyclage organique plutôt que sur la monoculture et l’usage de produits chimiques. Le jardinier collabore avec la nature plutôt que de chercher à la dominer.
Les 10 principes de base de la permaculture
Les piliers de la permaculture :
- Maintenir un sol vivant avec des vers de terre, des micro-organismes, et de la matière organique.
- Favoriser une biodiversité riche avec une variété d’espèces cultivées et sauvages, ainsi qu’une faune diverse.
- Associer différentes cultures sur une même parcelle pour éviter la monoculture.
- Fonctionner en circuit fermé en réduisant les déchets et les apports extérieurs, recyclant les déchets verts sur place, etc.
- Optimiser l’utilisation de l’eau par la récupération d’eau de pluie et la protection du sol.
- Produire intensément sur de petites surfaces grâce à des cultures en hauteur ou étagées.
- Intégrer des animaux domestiques comme les poules ou les moutons.
- Maintenir une couverture permanente du sol avec des engrais verts, du paillage, et des cultures en succession.
- Réduire le travail du sol pour préserver son équilibre naturel.
- Maximiser la productivité sur une surface cultivée réduite.
Commencer avec la permaculture : création du jardin
Observer et analyser l’existant
Passer à la permaculture requiert une révision complète de l’aménagement du jardin tout en préservant les éléments utiles. La première étape est l’observation :
- Identifier la nature du sol : argileux, sableux, limoneux, calcaire ou acide ?
- Analyser l’exposition : quelles zones sont ensoleillées ou ombragées ? Où se lève le soleil ? Comment soufflent les vents dominants ?
- Évaluer le climat local.
- Noter les pentes éventuelles du terrain.
- Repérer les éléments à conserver tels qu’une haie, une mare, de grands arbres, une allée, un bosquet ou un mur.
- Identifier les ressources en eau à proximité.
En prenant en compte ces éléments, vous pourrez élaborer un plan de votre jardin, choisir des végétaux adaptés au sol et au climat, et positionner chaque élément de manière optimale.
Concevoir le plan de son jardin en permaculture
Une haie peut servir de clôture, mais elle abrite également une biodiversité précieuse (oiseaux, insectes auxiliaires) dont votre jardin bénéficiera. Multipliez les haies, hautes ou basses, en tenant compte de l’orientation pour ne pas priver les autres plantes de soleil.
Une mare ou un petit étang sont des éléments précieux en permaculture. Ils attirent des prédateurs naturels des nuisibles du jardin (grenouilles, crapauds, libellules) et stockent l’énergie solaire qu’ils retransmettent sous forme de chaleur.
De grands arbres sont utiles pour créer de l’ombre pour les légumes qui apprécient un sol frais et craignent le soleil intense.
Pour favoriser les interactions, placez le poulailler là où les poules seront utiles, comme près du verger ou du potager, plutôt qu’à l’écart. Intégrez les légumes et arbres fruitiers à proximité de fleurs décoratives qui attirent les pollinisateurs. Les plantes aromatiques, efficaces contre certains ravageurs, doivent être proches des légumes.
Pensez à l’orientation du jardin (nord-sud, est-ouest), les interactions à créer entre les zones, les éléments existants à conserver, les cultures à installer, et l’aspect pratique afin d’éviter les déplacements inutiles. Considérez également vos envies personnelles.
Éléments à inclure dans le plan :
- Orientation (Nord, Sud, Est, Ouest)
- Maison d’habitation
- Accès au jardin
- Clôtures
- Grands arbres présents ou à planter
- Verger et arbustes fruitiers
- Zones de potager avec les différents légumes
- Espaces de semis avec châssis, pépinière, etc.
- Chemins et allées
- Mare
- Récupérateur d’eau de pluie
- Serre (idéalement adossée à la maison ou à un mur exposé au sud)
- Abri de jardin pour ranger outil et matériel
- Bac à compost
- Forêt entretenue
- Zone « sauvage » : prairie, bosquets
- Poulailler, clapiers, enclos pour moutons ou chèvres