Émondoir : l’outil de jardinage souvent négligé

Avez-vous déjà entendu parler de l’émondoir, cet outil de jardinage ancien maintenant difficile à trouver ?

L’émondoir tire son nom du verbe « émonder », provenant du latin « Emundare » qui signifie nettoyer. Dans le monde du jardinage, émonder se rapproche d’un élagage simple. On enlève les petites branches superflues qui gênent les arbres fruitiers et décoratifs. Pour les personnes au sol, la serpette et le sécateur suffisent. Mais autrefois, pour les branches en hauteur, on utilisait différents outils. L’émondoir, avec ses multiples lames tranchantes, coupait les petites branches sous plusieurs angles. Ce même outil servait à cueillir ou enlever le gui, une plante parasite des pommiers et autres arbres. Cet outil-instrument avait un fer large de 5 à 15 cm et long de 10 à 20 cm, installé au bout d’une longue perche. On atteignait aisément les branches en poussant, tirant ou frappant sur le côté. Parfois, on ajoutait un crochet pour mieux guider les branches vers le sol.

Cependant, certains experts déconseillent d’utiliser des lames latérales et basses sur le bois vert. Cette technique abîme souvent l’écorce et laisse des plaies favorables aux maladies. Pour eux, seul le fermoir, semblable à un ciseau à double biseau, est adapté à cet usage. Ce modèle permet une coupe nette, sans risquer de fissurer les branches. Un passage de La Maison Rustique du 19ème siècle dit que tous les émondoirs doivent être utilisés comme un ciseau, en frappant le manche pour enfoncer la lame. L’émondoir taillant par-dessous empêche les branches de craquer, contrairement à la serpe ou au croissant. L’outil s’insère facilement dans les arbres denses, où la serpette ou un long sécateur ont du mal à accéder. Initialement robuste, l’ébranchoir, ou émondoir, servait pour les arbres d’alignement et l’exploitation forestière. Les spécialistes élaguaient les branches gourmandes afin de produire un bois droit et sans nœud, apprécié pour la menuiserie et la charpente. Au 19ème siècle, il était courant que les travailleurs gardent les copeaux pour se chauffer.

Similairement, les haies et les buissons étaient débarrassés des excès de végétation. Les morceaux séchés offraient un bonus de fourrage pour le bétail.

Revenons au jardinage. Les émondoirs illustrés ici, certains étant faits à la main, représentent une variété de designs (1 : à serpette, avec lame haute et oblique ; 2 : à serpette avec lame droite et crochet ; 3 : à serpette avec crête coupante ; 4 : « émondoir-oiseau » avec lame haute ; 5 : forme carrée avec 4 lames). Quelques jardiniers s’en servent pour ébourgeonner, nettoyer, atteindre les fruits ou éliminer les chenilles.

À moins que votre grand-père ne vous ait transmis un de ces outils, vous les trouverez difficilement en magasin. Où est donc passé le « serpier », ce spécialiste des outils tranchants ? Si ce métier ressuscite, pourquoi ne pas concevoir votre émondoir idéal et le faire fabriquer ? Ainsi, vous enrichirez votre collection d’outils pour prendre soin de vos arbres.

Frédéric DESCHAUME

Alex, expert en horticulture, enrichit le blog de sa vaste expérience et de son regard novateur sur le jardinage. En parcourant ses articles, les lecteurs découvrent non seulement des techniques de culture avancées mais aussi des récits empreints de respect pour le monde végétal.

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