La binette, c’est l’outil par excellence pour aérer la terre en surface ou éliminer les mauvaises herbes.
Le mot « binette » provient du latin « bini », signifiant « deux fois », et fait référence au binage, la seconde opération après le labour. Selon la région, on l’appelle aussi sarcloir, raclette, bine ou binoire.
La binette doit être légère, simple à utiliser et robuste. Sa lame d’environ 15 cm est soit directement forgée avec le manche, soit fixée par rivets ou soudure. Un bord bien affûté est essentiel. Le manche mesure entre 1,00 et 1,20 mètre.
L’outil a deux rôles majeurs. D’abord, le binage, qui émiette le sol sur 5 à 8 centimètres de profondeur. Cela permet à l’eau de pluie et d’arrosage de mieux atteindre les racines, aide l’air à pénétrer pour enrichir le sol, et réduit l’évaporation en cassant la surface du sol. Ensuite, le sarclage élimine les mauvaises herbes qui rivalisent avec les plantes. Ces actions, qui réduisent la fréquence d’arrosage, peuvent être effectuées ensemble ou séparément selon le besoin. Biner régulièrement rend la tâche plus facile.
Même si « il est difficile de préciser comment manier une binette », la Maison Rustique du 19ème siècle dit que « l’ouvrier expérimenté tient l’outil devant lui sans aller à gauche ou à droite, ce qui pourrait déranger d’autres. Il garde les jambes écartées avec une rangée de plantes au milieu. Il ne fait pas un pas à chaque coup… le bon bineur allonge son outil et le ramène vers lui en couvrant une grande surface ».
Autrefois, lors de la saison des binages, des ouvriers s’attelaient à cette tâche sous l’œil attentif du cultivateur. Avec un manche court, ils bichaient les plantations, comme pommes de terre et carottes, pour maximiser le rendement. Le bineur pouvait adapter des fers selon le type de sol et le travail à faire. Sarclage et éclaircissage, souvent réservés aux femmes, se faisaient à la main ou avec un outil plus léger. Nos ancêtres utilisaient aussi des modèles locaux nommés « St Quentin, Soissons, Bourgogne, Compiègne, Bordeaux, Auvergne… ».
Mais cette époque est révolue. Aujourd’hui, les binettes travaillent surtout la terre de jardin, plus douce que celle des champs. Il est temps de changer cette perception de corvée laborieuse.
Gardons à l’esprit que pour un jardinier passionné, biner son jardin reste un plaisir !